Ce 22 juillet, c’est un anniversaire un peu particulier qui est célébré. Je ne veux pas parler de la naissance du bébé de Kate et William d’Angleterre. Ce n’est peut être pas un hasard si le bébé, futur roi d’Angleterre a choisi ce jour pour voir le jour. La vielle dame qui va fêter ses 80 ans est aussi un enfant issu de sang Royal.
Le 22 juillet 1933 était créée la Loterie Nationale.
Avant la naissance officielle de la loterie, il existait une autre Loterie créée par le roi Louis XVI en 1776. Les loteries et les jeux de hasard étaient interdits, seul le roi pouvait organiser des jeux d’argent sur le royaume de France. Cette interdiction était soutenue par le clergé qui voyait dans les jeux d’argent l’œuvre du diable..
La loterie Nationale a vu le jour en raison de la recrudescence des tombolas de bienfaisance, et les loteries « illégales ». (Cela me fait étonnement penser à toutes ces arnaques qui fleurissent sur le web). C’est donc le 22 juillet 1933 qu’un décret a été créé pour lancer la « Loterie Nationale au profit des anciens combattants ». Je me souviens étant jeune d’avoir acheté des tickets de Loterie, les fameux dixièmes à 10FF. Ces billets étaient émis par l’association des Gueules cassées (les personnes défigurées pendant la guerre). L’association hébergeait les « gueules cassées, et finançaient les coûteuses opérations chirurgicales faites pour redonner une figure humaine aux victimes de la guerre14/18. (le site de l’association). L’association des gueules cassées est toujours actionnaire dans la nouvelle société de la Française des jeux à hauteur de 9,2% du capital (l’état en détient 72%).
La loterie nationale avait un mode de fonctionnement un peu spécial. Les billets coûtaient 100FF. Ce prix était trop élevé pour que le jeu puisse se démocratiser, seuls les plus fortunés pouvaient acheter un billet entier. Pour permettre à tout le monde de jouer, des grossistes, autorisés par l’état achetaient ces « entiers » ensuite, ils les divisaient en dixième qui eux étaient revendus dans des kiosques, ou dans les tabacs. Le grossiste émettait 10 billets de 10FF pour chaque billet « entier » qu’il avait acheté. Le gain généré par ces billets « dixième » était partagé entre les gagnants.
Au début de la loterie, le tirage était mensuel, puis devant l’engouement du public, le tirage c’est fait hebdomadaire. Le chiffre de ventes de la loterie augmenta régulièrement jusqu’au début des années 60. La concurrence du tout nouveau Paris Mutuel Urbain a fait du tord au billet de loterie. Avant la création du PMU, les paris sur les courses de chevaux n’étaient autorisés que sur les Hippodromes (d’où le nom Paris Mutuel Hippodrome PMH). L’arrivée des courses de chevaux « en ville » a mis a mal la loterie Nationale. Il faut dire que le PMU avait un avantage indéniable sur la loterie, on pouvait choisir ses numéros et le résultat des courses était quasiment instantané. On validait son ticket le dimanche matin avant-midi, et on savait dès 14h si on avait gagné, à 18h, on connaissait le montant de son gain, avec l’annonce des rapports.
Cette interaction entre le joueur et le résultat mis à mal les billets de loterie, où l’on pouvait simplement choisir le dernier numéro du ticket. Pour la part, j’adorais acheter les billets se terminant par le 1 et le 5.
Il faut attendre 1976 et l’arrivée du Loto pour voir la société renouer avec le succès. Les débuts sont laborieux, mais la aussi, l’instantanéité des résultats, la possibilité de choisir ses numéros ont fait le succès du Loto.
En 1984 le premier jeu de grattage fait son apparition, le Tac O Tac. Il sera le premier d’une longue série de jeux de grattage. Le millionnaire (le million, le million, le million) a tout de suite séduit le public. Si le joueur découvrait 3 écrans de TV sur son billet, il était assuré de gagner au minimum 100.000FF une véritable fortune pour l’époque. Le gagnant était invité à se rendre sur un plateau de télévision pour faire tourner une roue qui déterminera son gain. Le show présenté par Philippe Risoli était diffusé à la télévision sur TF1.
Devant la baisse des ventes du Loto, en 2004, la Française des jeux met en place avec d’autres loteries d’états européens l’euromillions. Un succès, qui en 2005 représentait à lui seul 77% du chiffre d’affaires de la société avec 877 millions d’euro.
L’histoire de notre Loterie continue avec l’arrivée d’Internet, les jeux de tirage présent dans les débits de boisson comme le Rapido. Rendez-vous dans vingt ans pour souffler les 100 bougies de l’héritière de la loterie du Royaume de France.
Ne partez pas, ces articles peuvent vous interesser :
- Un Picasso pour 100 euros
- Vous aimez les concours : attention danger
- Gagner une voiture pour 29 Euros
- Corruption dans le sport
- Obligation d’achat pour les concours, c’est légal ou pas ?